Un cancer du sein est une maladie qui se développe à partir des cellules qui constituent la glande mammaire. Une cellule initialement normale se transforme et se multiplie de façon excessive pour former une tumeur maligne.
On distingue différents types de cancers du sein, selon le type de cellules à partir desquelles ils se forment. Les plus fréquents sont les adénocarcinomes (95%).
Les adénocarcinomes naissent le plus souvent à partir des cellules des canaux, plus rarement à partir des cellules des lobules.
Les cellules cancéreuses sont d’abord peu nombreuses et limitées à quelques canaux ou lobules : c’est ce qu’on appelle un Carcinome In Situ.
Si aucun traitement n’est effectué, il existe un risque que la tumeur envahisse le tissu qui entoure les canaux et les lobules ;il s’agit alors d’un Carcinome Infiltrant. Les cellules cancéreuses peuvent alors se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux sanguins ou lymphatiques pour atteindre d’autres parties du corps :
-Les ganglions de l’aisselle.
-Le squelette, le foie, les poumons ou d’autres organes. On parle alors de métastases.
Au moment du diagnostic, un bilan d’extension médical permet de définir précisément le stade du cancer afin de proposer les traitements les mieux adaptés.
Le cancer du sein touche une femme sur 8 soit une incidence de plus de 50000 cas /an en France. Il concerne les femmes de tout âge, majoritairement après 50 ans. Le taux global de survie est très élevé puisque supérieur à 90%.
Trois types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers du sein :la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicaux :chimiothérapie et traitements ciblés (hormonothérapie, anticorps).Ces traitements peuvent être utilisés seuls ou plus souvent associés les uns aux autres.
Ils ont pour objectifs de faire disparaitre la tumeur, d’éviter la récidive et de traiter les symptômes créés par la maladie.
Les traitements sont fonction des caractéristiques du cancer, en particulier de l’endroit où il est situé dans le sein, du nombre de tumeurs, du stade évolutif défini par son degré d’extension locale et générale, et des résultats des prélèvements effectués sur la tumeur (taille, grade, récepteurs hormonaux, index de prolifération, expression d’un antigène) et sur les ganglions axillaires.
Sont également pris en compte votre âge, vos antécédents et votre état de santé global.
Le choix des traitements proposés est déterminé par un collège de chirurgiens et de médecins(cancérologue,radiothérapeute,anatomo-pathologiste,radiologue)au cours de deux Réunions de Concertation Pluridisciplinaire, avant et après la prise en charge chirurgicale,en tenant compte des spécificités de votre situation et en s’appuyant sur des référentiels de traitement établis au niveau régional et qui sont les mêmes quels que soient les établissements de soins publics ou privés.
Le choix de vos traitements est déterminé en accord avec vous lors d’une consultation spécifique appelée consultation d’annonce. Nous vous expliquons les caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, les bénéfices attendus et les effets secondaires possibles.
Les modalités de la proposition de traitement sont formulées dans un document appelé Programme Personnalisé de Soin dont un exemplaire est envoyé à votre médecin traitant.
La chirurgie est l’un des traitements du cancer du sein. L’intervention vise à enlever la tumeur de manière conservatrice ou radicale. Elle peut-être le seul traitement ou être suivie, ou plus rarement précédée, de traitements complémentaires appelés traitements adjuvants.
Le chirurgien vous explique en fonction des paramètres de la tumeur, les principes de l’intervention, la technique utilisée, les suites et les complications possibles.
Un prélèvement préopératoire ou biopsie est effectué par le radiologue avant la chirurgie afin de connaitre au mieux les caractéristiques de la tumeur et optimiser la prise en charge.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, toujours précédée par une consultation avec un anesthésiste.
Il existe deux types d’intervention :
-Une chirurgie conservatrice qui retire la tumeur et permet de conserver la plus grande partie de votre sein.
-Une chirurgie non conservatrice appelée mastectomie qui enlève la totalité de la glande mammaire.
La chirurgie conservatrice est possible lorsque la tumeur est unique (ou 2 foyers proches) et suffisamment petite par rapport à la taille du sein pour permettre une ablation complète avec un résultat esthétique satisfaisant. Cette chirurgie est toujours complétée par une radiothérapie du sein.
Si les conditions ci-dessus ne sont pas réunies, une mastectomie radicale est alors indispensable.
Dans certains cas, lorsque la tumeur est volumineuse, l’intervention peut être précédée par un traitement médical « Néo-adjuvant » afin de réduire sa taille et permettre une chirurgie conservatrice en cas de bonne réponse.
Par ailleurs, si le choix entre chirurgie conservatrice suivie de radiothérapie ou chirurgie radicale seule est possible avec une efficacité identique, votre avis personnel est pris en compte dans la décision concertée finale.
Cet acte chirurgical consiste à retirer la tumeur et une petite quantité des tissus qui l’entourent pour obtenir des marges de sécurité. Cette chirurgie nécessite au préalable de repérer précisément la lésion pour être certain de la retirer en totalité lors de l’intervention. Ce repérage est effectué juste avant l’opération par un radiologue (repère sur la peau ou au contact de la tumeur).
Après l’induction anesthésique, nous pratiquons une incision pour enlever la tumeur qui est analysée immédiatement pour confirmer son ablation effective et,en cas de cancer infiltrant, l’ablation des ganglions sentinelles, éventuellement complétée par un geste plus complet appelé curage axillaire.
A l’endroit précis de la tumeur, nous mettons en place des clips métalliques pour retrouver facilement la zone à traiter lors de la radiothérapie. Ces éléments ne provoquent aucune gêne.
La glande mammaire est ensuite remodelée pour combler la zone prélevée et éviter toute séquelle esthétique dans la mesure du possible. L’incision est refermée par des fils internes et résorbables. Un drain est rarement utile.
Cette chirurgie radicale ou mastectomie consiste à enlever le sein en intégralité, parfois en conservant l’aréole et le mamelon. Elle peut vous être proposée si la tumeur est trop volumineuse par rapport à la taille du sein, si sa forme ou l’endroit où elle se situe rendent impossibles une chirurgie conservatrice ou si plusieurs tumeurs sont présentes dans le même sein.
Par une incision adaptée, nous retirons la glande mammaire, et si cela est indiqué, les ganglions axillaires.
Un drain est mis en place pour éviter un hématome.
L’objectif est de préciser si la tumeur s’étend au-delà du sein, afin de mieux déterminer le pronostic et les modalités des traitements complémentaires et comprend l’ablation d’un ou plusieurs ganglions situés au niveau de l’aisselle.
On appelle ganglion sentinelle le premier élément du drainage lymphatique de la tumeur.
Pour localiser le(s) ganglion(s) sentinelle(s), deux techniques de repérage peuvent être associées :
-Injection d’un produit radio-isotopique par un médecin nucléaire quelques heures avant l’intervention.
-Injection d’un colorant appelé bleu patenté par le chirurgien en salle d’intervention après l’induction anesthésique.
Ces deux produits sont absorbés par les vaisseaux lymphatiques et migrent jusqu’aux premiers relais ganglionnaires en amont de la tumeur. Nous identifions et prélevons les ganglions colorés en bleu et les ganglions radioactifs grâce à une sonde de détection.
Ces ganglions (de 1 à 4) sont confiés au médecin anatomo-pathologiste pour un examen extemporané (immédiat).En cas d’atteinte d’un ganglion sentinelle, un prélèvement plus complet appelé curage axillaire est recommandé avec mise en place d’un drain.
Une fois l’opération terminée (durée 1heure environ), vous êtes amenée en salle de soins post-opératoires où l’équipe médicale assure la surveillance de votre réveil, traite une douleur éventuelle, et vérifie le pansement avant de regagner le service de chirurgie gynécologique.
La durée d’hospitalisation est courte, de un à trois jours et permet de revenir ensemble sur le déroulement de l’intervention et votre vécu, de parler des résultats déjà obtenus et de vérifier vos paramètres locaux (pansement, ablation d’un éventuel drain) et généraux.
Une infirmière d’annonce s’entretient également avec vous et peut vous proposer de rencontrer notre psychologue.
Un bilan radiologique (Scanner et Scintigraphie osseuse) et biologique (dosage du CA 153) permet de vérifier l’absence d’autre localisation tumorale.
Nous appelons systématiquement votre médecin traitant et votre gynécologue pour les informer des modalités opératoires et de votre santé.
A votre retour à domicile, une fatigue modérée est tout à fait normale, liée à l’anesthésie, à l’intervention, à une moins bonne qualité du sommeil en relation notamment avec votre vécu de l’hospitalisation et la gêne relative locale. Le repos doit être au minimum de 8 jours.
Une douleur du site opératoire est possible, à type d’inconfort et/ou de sensibilité le long du bras.
Un œdème du sein, un hématome, une poche de lymphe ou lymphocèle, notamment dans le site d’ablation des ganglions, peuvent se constituer et se résorbent le plus souvent spontanément. Plus rarement, un écoulement ou une infection locale peuvent survenir.
Nous sommes à votre disposition au téléphone ou pour une consultation à tout moment en cas de problème.
Elle est effectuée en moyenne 2 à 3 semaines après l’intervention, délai nécessaire pour l’obtention de l’ensemble des résultats anatomo-pathologiques et la présentation de votre dossier en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.
Elle permet de revenir sur la qualité de la prise en charge, d’évaluer votre état de forme général et l’état local, de vérifier la bonne cicatrisation, d’éliminer ou de traiter un problème post-opératoire (lymphocèle essentiellement).
Nous vous annonçons les propositions de suivi et d’éventuels traitements adjuvants qui peuvent comprendre séances de radiothérapie et traitements médicaux (hormonothérapie, chimiothérapie, anticorps ciblés).
Rarement il peut être nécessaire de ré intervenir en raison de résultats faisant état de cellules cancéreuses présentes autour de la tumeur ou dans les ganglions sentinelles.
Une faiblesse, une mobilité réduite ou une raideur du bras ou de l’épaule peuvent survenir et mériter une rééducation adaptée auprès d’un kinésithérapeute.
Nous vous remettons une fiche correspondant à votre parcours personnalisé de soin, un exemplaire étant envoyé à votre médecin traitant.