Chlamydia trachomatis
Les infections dues à C. trachomatis sont les maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes dans les pays industrialisés. Les groupes à risque sont les jeunes.
La maladie est fréquemment asymptomatique et 70-80% des femmes et plus de 50% des hommes infectés ne ressentent aucun symptôme. En conséquence, il existe un grand réservoir d’individus infectés qui peuvent transmettre l’infection à leurs partenaires sexuels. De plus, l’immunité post infection n’est que partiellement protectrice contre les réinfections. L’inflammation étant plus prononcée lors d’une nouvelle infection que lors d’une infection primaire, la survenue d’infections urogénitales répétées contribue à l’établissement des complications tardives liées à une inflammation chronique comme l’infertilité tubaire ou la grossesse extra-utérine.
En France, dans les populations symptomatiques d’une infection urogénitale, la prévalence était comprise entre 10 et 18% tandis que dans la population d’hommes et de femmes asymptomatiques, elle était comprise entre 0,5 et 9%.
Chez l’homme, l’infection à C. trachomatis se présente dans la plupart des cas comme une urétrite subaiguë avec un écoulement peu abondant et peut être asymptomatique dans 50% des cas. Lorsqu’il y a des symptômes, ils surviennent une à trois semaines après l’exposition, et ne peuvent pas être différenciés des symptômes dus à une infection à gonocoque. L’urétrite est parfois aiguë s’accompagnant d’un écoulement abondant et purulent, de vives brûlures mictionnelles et quelquefois d’hémorragies.
Chez l’homme, les séquelles restent souvent mineures comparées à celles observées chez la femme.
Chez la femme, l’infection est le plus souvent asymptomatique (70-80%). L’infection est souvent découverte lors d’un bilan gynécologique ou à l’occasion d’une consultation motivée par l’apparition d’une urétrite chez le partenaire. Bien que le col de l’utérus soit le site primaire de l’infection, l’urètre et le rectum peuvent également être infectés. Les salpingites silencieuses et non traitées sont connues comme cause majeure de l’infertilité. Ces infections chroniques ne sont malheureusement révélées que par leurs conséquences : stérilité, grossesse extra-utérine et douleurs pelviennes chroniques. Environ les deux tiers des cas d’infertilité tubaire et un tiers des grossesses extra-utérines seraient attribuables aux infections à Chlamydia.
A partir de l’infection utéro-tubaire, C. trachomatis peut gagner la région péri hépatique et la péri hépatite est découverte fortuitement au cours d’une cœlioscopie effectuée lors d’une salpingite ou par des douleurs sous costales droite.
Les prelevements bacteriologiques (vaginal, cervical ou urinaire) y compris sous coelioscopie permettent le diagnostic. La PCR à partir d’un échantillon d’urine présente l’avantage de permettre le dépistage d’une population asymptomatique (dépistage systématique).
La sérologie n’est pas utile au diagnostic d’une infection aiguë à C. trachomatis. En effet, une seule sérologie positive ne permet pas de distinguer entre une infection récente ou passée. L’utilisation d’un second sérum (convalescent) peut théoriquement mettre en évidence l’augmentation des anticorps.
Chez la femme, la guérison bactériologique ne permet pas d’affirmer la guérison anatomique et fonctionnelle. En effet, des lésions tubaires ou pelviennes irréversibles peuvent s’être constituées et perdurer après éradication des agents microbiens. La coelioscopie permet de traiter ces conséquences adhérentielles.
Peu d’antibiotiques sont actifs sur Chlamydia trachomatis. Les antibiotiques actifs sont ceux qui ont une bonne pénétration cellulaire. Les macrolides (érythromycine, azithromycine), les tétracyclines (doxycycline) et les quinolones (ciprofloxacine, ofloxacine) sont généralement utilisés, le traitement étant fonction de la situation clinique.
Afin d’éviter la contamination mutuelle, les deux partenaires doivent être traités conjointement.